Quand un proche se suicide

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La mort d’un proche est l’une des expériences les plus douloureuses que nous puissions avoir à vivre.

Et de toutes les causes de décès, le suicide est généralement celle qui occasionne le plus de chagrin et est la plus difficile à accepter. Lorsqu’une personne se suicide, les membres de sa famille, ses amis* et ses collègues éprouvent souvent un large éventail d’émotions et peuvent avoir des réactions très différentes.

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Ils peuvent se sentir tristes d’avoir perdu un proche et déçus de ne pas avoir été en mesure de l’aider et de prévenir cette tragédie. Ils peuvent également éprouver de la colère envers le défunt qui les oblige à faire face aux bouleversements qui s’ensuivent. Nous nous sentons souvent impuissants face aux choses que nous ne comprenons pas.

Pourquoi se suicide-t-elle?

La plupart des gens qui se suicident éprouvaient beaucoup de souffrance et ont vu la mort comme un moyen d’y mettre fin. Ce n’est pas nécessairement la mort qu’ils recherchaient, mais plutôt la fin de la douleur et de la détresse qu’ils ressentaient. Des difficultés surviennent et s’aggravent à un point tel qu’une personne ne se sent plus en mesure de les surmonter et de faire face aux émotions qu’elle éprouve. Souvent, après avoir tenté, à maintes reprises et en vain, d’améliorer sa situation, elle conclut qu’elle ne trouvera jamais de solution.

Ce désespoir provoque une crise si intense que la seule façon de l’éviter est de mettre fin à sa vie.

À ces difficultés s’ajoute actuellement l’impact de la COVID-19 sur la vie personnelle et professionnelle de tous. La pandémie est, pour de nombreuses familles et à divers degrés, une source d’isolement, de solitude, de peur, de chagrin et de difficultés financières. La perte inattendue d’un membre de la famille ou d’un ami, conjuguée à des difficultés financières et à la perte potentielle de leur emploi, peut intensifier les défis auxquels sont confrontées les personnes qui ont besoin d’aide. Si vous avez des pensées autodestructrices, confiez-vous à un proche, consultez votre médecin de famille ou un professionnel de la santé dans le cadre de votre programme d’aide aux employés et à leur famille. Nous vivons tous des moments difficiles et vous n’êtes pas seul, vous pouvez obtenir de l’aide. 

Le suicide est-il un acte de courage ou de folie?

Ni l’un, ni l’autre. Il s’agit plutôt de la conséquence du désespoir, de l’incapacité perçue de pouvoir résoudre le problème autrement. Le suicide est le résultat d’un processus plus ou moins long, mais c’est quand même une décision prise délibérément par la personne qui met fin à ses jours.

Pensez-vous que vous en êtes en quelque sorte responsable?

Il est normal que les amis et les membres de la famille du défunt se sentent coupables et en partie responsables de sa mort. Confronté à l’inévitable, vous pourriez penser que vous auriez dû voir les signes avant-coureurs ou que vous auriez pu faire ou dire quelque chose de différent pour l’aider.

Cette réaction est tout à fait normale. Cependant, vous devez savoir que tout signe avant-coureur était probablement discret, imperceptible, voire inexistant. En outre, même si vous étiez au courant de sa détresse, votre aide n’aurait peut-être pas été acceptée. Rappelez-vous que le suicide est une décision qu’une personne prend délibérément. Il aurait pu y avoir d’autres solutions, mais le suicide était la seule qui semblait convenir à ce moment.

À quoi fait-il s'attendre?

Comme avec toute autre perte, il est normal que vous passiez par les différentes étapes du deuil. C’est cela en fait qui vous amènera à accepter la mort de l’être cher. Bien qu’elles soient présentées ici comme un processus statique et linéaire, gardez en tête que nous faisons tous des pas en avant et des pas en arrière dans ce processus. En outre, il est normal d’être en deuil pendant un certain temps et le temps qu’il faut pour surmonter cette épreuve variera d’une personne à l’autre.

Au début, il est normal de se sentir indifférent et incrédule. Vous êtes en état de choc. Vous ne comprenez pas ce qui se passe et ne voulez peut-être pas admettre ce qui s’est passé. Vous pourriez vous sentir désorienté : vous comprenez ce qui s’est passé dans votre esprit, mais ne pouvez pas l’accepter sur le plan émotionnel.

Ensuite, et souvent en même temps que la première étape, il est fréquent de ressentir de la colère envers le défunt qui vous oblige à vivre cette expérience douloureuse. Il est également possible que vous ressentiez de la colère contre vous-même pour des gestes que vous avez posés ou n’avez pas posés pour le défunt, ou pour ne pas avoir su comment l’aider ou même pour éprouver de tels sentiments.

La colère peut bientôt faire place à la tristesse au fur et à mesure que vous passez à la prochaine étape de la perte et du deuil. Car vous prenez de plus en plus conscience de la perte de l’être cher. Certaines personnes perdront l’appétit, éprouveront des troubles du sommeil et auront d’autres réactions physiques.

Enfin, la réorganisation est la dernière étape de ce processus. En acceptant consciemment vos sentiments et toutes les perturbations que ce décès vous a causées, vous commencerez à vous sentir plus à l’aise avec cette perte et apprendrez à vivre avec elle plutôt que malgré elle.

Que pouvez-vous faire?

Différentes stratégies peuvent vous aider à surmonter cette expérience difficile.

  1. Bien que se sentir coupable soit une réaction normale, essayez de ne pas vous blâmer pour la décision prise par le défunt de mettre fin à ses jours.
  2. Ne blâmez pas les autres.
  3. N’essayez pas d’accélérer le processus de deuil pour vous ou pour les autres. Il est normal d’avoir besoin de temps pour accepter cette épreuve.
  4. N’hésitez pas à parler de vos sentiments et réactions à vos proches. Demande-leur de l’aide. Si vous parlez de vos sentiments, il y a de fortes chances que vous vous remettiez plus rapidement de cette expérience douloureuse. Bien que l’isolement et le retrait soient des réactions naturelles à la confusion et au désespoir, il faut essayer de les éviter.
  5. Autant que possible, tournez-vous vers les personnes qui vivent la même expérience que vous. Ainsi, vous pourrez bénéficier d’une compréhension et d’un soutien mutuels.

Encore une fois, le temps qu’il faudra pour surmonter cette épreuve variera d’une personne à l’autre. Il est important de suivre les conseils mentionnés ci-dessus et d’obtenir le soutien nécessaire. Vous pourriez aussi être confronté aux nouveaux défis engendrés par la COVID-19, comme l’isolement physique, la dépression et un sentiment aigu de solitude. Comme il est mentionné précédemment, ces facteurs s’ajoutent à ce que vous vivez déjà et peuvent compliquer davantage la situation ; mais n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul. Si vous avez besoin de parler à quelqu’un, visitez le portail en ligne Espace mieux-être Canada, auquel les Canadiens ont accès gratuitement et dont Homewood Santé est une fière partenaire. Vous y trouverez des ressources, des outils et des services de soutien gratuits en français et en anglais. Vous pouvez les consulter en ligne à espacemieux-êtreCanada.ca ou y accéder par téléphone en composant le 1 888 417-2074.

Nous sommes là pour vous.

* Dans ce document, le masculin est employé comme genre neutre.