Les LGBTQ+ et la santé mentale

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Le Canada est culturellement diversifié et dynamique par son essence même

Il comprend plusieurs communautés composées de personnalités, cultures et modes de vie d’une grande diversité. Pour les personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers ou bispirituelles (LGBTQ+), l’expérience de la maladie mentale et du bien-être est aussi diverse que celle qui touche aussi l’ensemble de la population canadienne, à cette exception près que les effets de l’intolérance et de la discrimination peuvent entraîner un risque plus élevé de troubles mentaux.

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Les trois aspects qui influencent le plus fortement le bien-être et la santé mentale sont les suivants :

  • l’inclusion sociale
  • le droit de vivre sans faire l’objet de discrimination ou de violence
  • l’accès aux ressources économiques

Les personnes qui s’identifient à la communauté LGBTQ+ sont souvent la cible de harcèlement, d’agressions sexuelles ou physiques, ou de discrimination en matière de logement et d’emploi. Elles peuvent également être éprouvées par le rejet de leur famille ou d’autres sources de soutien social. C’est pourquoi les membres des communautés LGBTQ+ connaissent des taux plus élevés de dépression, d’anxiété, de troubles obsessionnels-compulsifs et phobiques, de tendances suicidaires, d’automutilation et de toxicomanie.

Information sur les LGBTQ+ et la santé mentale1:

  • Les membres des communautés LGBTQ+ connaissent des taux plus élevés de dépression, d’anxiété, de troubles obsessionnels-compulsifs et phobiques, de tendances suicidaires, d’automutilation et de toxicomanie.
  • Ils sont deux fois plus susceptibles que l’ensemble de la population de subir la maltraitance dans l’enfance, des actes de violence et la perte d’êtres chers.
  • Le risque de trouble de stress post-traumatique (TSPT) au sein de la communauté LGBTQ+ est le double de celui des gens qui se qualifient d’hétérosexuels.
  • Les membres de minorités sexuelles courent deux fois et demie plus de risques de faire une tentative de suicide et une fois et demie plus de risques de souffrir de dépression et l’anxiété que leurs pairs hétérosexuels.
  • Les jeunes LGBTQ+ courent approximativement 14 fois plus de risques de se suicider ou de devenir toxicomanes que les personnes hétérosexuelles.
  • Certaines recherches indiquent que la prévalence d’abus d’alcool, de tabac et d’autres substances peut être de deux à quatre fois supérieure chez les personnes qui s’identifient comme LGBTQ+.

Homewood Santé a pris ces faits à cœur et a mis en œuvre un projet pilote en 2017 destiné à intégrer une orientation propre à l’expérience des LGBTQ+ à ses programmes de traitement. Janice Lace, directrice des opérations au Centre de santé Homewood, situé à Guelph (Ontario), a coordonné le lancement de cette initiative.

Le personnel du Service de psychiatrie du Centre de santé a offert huit séances de traitement à un groupe de personnes LGBTQ+, à raison d’une séance toutes les deux semaines. Au terme de ces séances, les membres du personnel ont sondé les participants* sur leur expérience. Les commentaires ont été extrêmement positifs :

  • 86 % des participants ont indiqué que le projet pilote avait été « très important » pour leur rétablissement global;
  • 13 % l’ont qualifié d’« important ».

« Cette expérience m’a fait me sentir en sécurité et à l’aise, et plus apte à recourir à des services professionnels », a expliqué un participant. « Depuis mon arrivée au sein du groupe, je me sens comme si on m’avait enlevé un poids de sur la poitrine et que je pouvais de nouveau respirer librement. »

Sur la base des enseignements tirés du projet pilote, Homewood a affecté de nouvelles ressources à la constitution d’un deuxième groupe et offrira une formation continue à son personnel. 

Favoriser la santé mentale

Si vous vous sentez épuisé ou manquez d’énergie, si vous vous sentez souvent au bord des larmes, si vous vous repliez sur vous-même, si vous n’avez plus envie de faire des choses qui vous plaisaient auparavant, si vous consommez de l’alcool ou de la drogue pour soulager votre douleur si vous vous faites du mal ou avez des pensées suicidaires, vous devriez chercher à obtenir de l’aide.

Nia Herlihy est directrice de la gestion des compétences chez Pink Triangle Press, une entreprise canadienne spécialisée dans l’édition, les médias interactifs en ligne et la télévision destinés à la communauté LGBTQ+. Pink Triangle est également une organisation cliente de Homewood Santé. L’effet cumulatif des facteurs de stress propres aux personnes qui s’identifient comme LGBTQ+ serait néfaste selon elle. « C’est vrai qu’il y a plus de cas de dépression et de consommation d’alcool et de drogues [dans les communautés LGBTQ+]. Je pense que l’homophobie et la transphobie y sont pour quelque chose, mais il y a d’autres causes. Le fait d’avoir vécu un rejet familial peut également jouer un rôle. Il y a aussi le fait de ne pas se retrouver dans la culture qui nous entoure, dans les livres pour enfants. »

Leçons à retenir de fournisseurs de traitements aux personnes LGBTQ+

Alannah James est coordonnatrice des bénévoles à QMUNITY, le centre de ressources pour personnes Queer, Trans et bispirituelles de la Colombie-Britannique. Depuis 1983, QMUNITY offre des services de counseling exclusivement aux personnes qui s’identifient comme membres des communautés LGBTQ+. Alannah James dit que ces occasions de rencontre pour ces clients se sont avérées un excellent ajout à sa pratique du counseling.

« Une approche globale et holistique de la santé mentale ne se limite pas au counseling », explique-t-elle. « Nous y ajoutons d’autres formes de services : du counseling gratuit, des séances d’information et l’aiguillage vers des organismes et services externes, l’accès à des vêtements visant l’affirmation de l’orientation sexuelle, un soutien individuel et de groupe aux jeunes, des thérapies de groupe et des groupes de rencontres animés par les pairs, des événements spéciaux, des occasions de travail bénévole et de stages, et bien plus encore. »

Le centre de ressources propose des soirées dansantes pour les jeunes de moins de 25 ans, des café-rencontres pour les adultes plus âgés et les aînés, l’aiguillage vers des équipes sportives ouvertes aux LGBTQ+, une aide au logement, de l’information sur les librairies spécialisées et des services juridiques gratuits.

Nia Herlihy et Alannah James conviennent avec Janice Lace qu’il existe des avantages évidents à adapter les programmes de traitement de santé mentale aux besoins des personnes des communautés LGBTQ+.

Le Centre de santé Homewood est l’un des plus grands établissements de traitement des maladies mentales et des dépendances au Canada. Il offre des programmes d’envergure nationale spécialisés, uniques en leur genre, notamment un Services de traitement de la toxicomanie et des programmes intégrés de traitement du TSPT et des troubles de l’humeur et de l’anxiété.

* Dans ce document, le masculin est employé comme genre neutre. En savoir plus

Références 

1 Document de politique sur l’équité : https://ontario.cmha.ca/documents/lesbian-gay-bise...