Être victime d’un acte de violence

À la lumière de l'événement survenu à Fredericton, au Nouveau-Brunswick , nous avons préparé quelques suggestions sur la façon d'aider les personnes touchées par les effets de la violence.

L’atrocité, l’ampleur et l’imprévisibilité de l’évènement nous inspire souvent un sentiment intense de vulnérabilité quant à notre propre sécurité et à celle des autres.

Bien que chacun* réagisse de manière différente, nous éprouvons en général sur le coup des sentiments de choc, d’incrédulité et de crainte puissants, voire accablants. Nos réactions initiales et subséquentes dépendront probable-ment de l’ampleur de l’incident, de notre degré d’exposition à celui-ci et de l’effet qu’il a eu sur nous. Elles seront également influencées par d’autres sources de stress présentes au même moment dans notre vie ainsi que par nos expériences antérieures.

Quelles réactions seriez-vous susceptible d’éprouver?

Un évènement traumatisant déclenche habituellement chez les personnes impliquées un ensemble de réactions d’anxiété et de stress dont l’intensité peut aller de modérée à élevée. Les plus courantes sont les suivantes :

Sentiments accablants risquant de devenir imprévisibles – bouleversement, crainte, anxiété, irritabilité, tendance à sursauter fréquemment et à avoir des sautes d’humeur;
Maux de tête, tension musculaire, nausées, troubles gastro-intestinaux et fatigue;
Souvenirs pénibles de l’évènement intervenant de façon intrusive et récurrente et pouvant être accompagnés de réactions physiologiques comme des sueurs ou une accélération du rythme cardiaque;
Difficultés de concentration ou de prise de décisions, désorientation;
Perturbation modérée ou majeure des habitudes de sommeil et d’alimentation;
Adoption d’un comportement de retrait et d’isolement, désengagement à l’égard de ses activités habituelles.

Que faire pour aller mieux?

Dans la mesure du possible, calmez-vous en pratiquant l’auto-persuasion; minimisez vos pensées négatives et conservez votre équilibre.
Veillez à satisfaire en priorité vos besoins en matière de sécurité et de santé.
Recherchez activement le soutien de vos proches en vous confiant à des collègues, amis ou membres de votre famille.
Évoquez votre expérience de la façon qui vous semble la plus naturelle; informez vos proches de ce qu’ils pourraient faire pour vous aider efficacement durant cette période difficile.
Prenez bien soin de vous-même en mangeant régulièrement, en vous reposant et en dormant le plus possible.
Reprenez chacune de vos activités habituelles aussi rapidement que possible.
Bien que cela vous paraisse difficile, essayez de reprendre vos activités normales et de faire un peu d’exercice
Écoutez bien votre corps et fiez-vous à votre instinct pour savoir ce dont vous avez besoin.
É

fforcez-vous de regagner un sentiment de contrôle personnel et de confiance en vous en ce qui a trait à votre capacité de gérer cette crise. Vous pourrez ainsi aider d’autres personnes ayant besoin de votre soutien.

À retenir...

N’oubliez pas qu’il faut du temps pour surmonter sa tristesse ou son anxiété et gérer ses réactions et que la durée de ce processus varie d’une personne à l’autre. Sachez que les gens sont par nature résilients et capables de faire face aux expériences difficiles et stressantes de la vie. Les personnes qui sont à l’écoute de leur corps et qui obtiennent, au besoin, un soutien professionnel verront leurs symptômes diminuer et finiront par s’en rétablir.

Si vous-même ou des collègues continuez d’éprouver une grande détresse

Si vous-même ou des collègues continuez d’éprouver une grande détresse et avez de la difficulté à reprendre une vie normale à la suite d’une tragédie, n’hésitez pas à utiliser les services de votre Programme d’aide aux employés et à leur famille (PAEF). Parfois, le simple fait de parler à un professionnel de votre PAEF peut vous aider à adopter une attitude positive quant à votre capacité à surmonter les conséquences de l’évènement traumatisant que vous avez vécu. Vous ou votre famille pouvez solliciter les services du PAEF de Homewood Santé jour et nuit, tous les jours de l’année.

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Comment aider un enfant à faire face à un évènement traumatisant

Tout comme les adultes, les enfants sont naturellement résilients, mais ils peuvent toutefois être ébranlés par un évènement traumatisant tel qu’un acte de violence, une catastrophe naturelle, un accident de transport ou autre incident inattendu et perturbant.

Quel que soit leur âge ou quelle que soit leur interprétation des événements, les enfants peuvent éprouver des émotions fortes comme l’anxiété, la peur, la tristesse, la confusion et la vulnérabilité.

Les parents, gardiens* et autres adultes au sein de la famille sont bien placés pour aider les enfants à se sentir en sécurité lors des évènements stressants en conservant leur calme et en les réconfortant.

Bien que la gamme des émotions que peut ressentir un enfant soit étendue, certaines réactions sont communes à la plupart d’entre eux, à un degré plus ou moins élevé :

L’anxiété ou la peur

Face à un événement traumatisant, un enfant peut éprouver de l’anxiété et de la peur. Il peut en venir à craindre que le monde soit un endroit effrayant et dangereux, ou s’inquiéter pour sa propre sécurité ou celle de sa famille. Ces réactions émotionnelles risquent d’être exacerbées par une couverture médiatique intense et par l’importance que les amis, les membres de la famille et la collectivité accordent à l’évènement.

La confusion

Selon leur âge, les enfants peuvent ne pas faire la différence entre des évènements traumatisants qui touchent autrui et une véritable menace pour eux-mêmes et leur famille. Les plus jeunes peuvent avoir de la difficulté à distinguer un incident traumatique vu aux nouvelles d’un évènement qui les touche personnellement. Les parents peuvent les aider en leur expliquant la différence entre la réalité et les peurs imaginaires tout en surveillant leurs propres réactions, car les réactions des enfants sont facilement influencées par celles de leurs parents.

La perte de stabilité émotive et le sentiment d’impuissance

Le sentiment de sécurité et de stabilité sont les éléments essentiels au bien-être de l’enfant. Un incident traumatique qui survient dans sa collectivité peut miner son sentiment de sécurité et, si cet évènement se prolonge ou est accompagné d’une perturbation importante, il peut également miner son sentiment de stabilité. Ce manque temporaire de stabilité, accompagné d’un sentiment d’impuissance, sera influencé par les réactions de parents et des autres adultes qui l’entourent. Certains enfants peuvent réagir en devenant plus agressifs, plus secrets, plus rebelles ou moins coopératifs dans leurs interactions avec les autres enfants ou les adultes.

La vulnérabilité

Des évènements traumatisants peuvent être très perturbants et pénibles pour les enfants et les adolescents. Leur réaction émotionnelle risque d’être plus intense s’ils ont récemment traversé une période difficile au sein de leur propre famille, comme une séparation, la maladie ou d’autres facteurs de stress importants.

Les meilleurs moyens d’aider un enfant à être résilient et à se remettre d’un choc

Fournissez-lui calmement des renseignements factuels, soit les dernières nouvelles importantes sur les événements et les mesures prises pour garantir l’ordre et la sécurité.
Réconfortez-le et rassurez-le sur le fait qu’il n’est pas en danger (p. ex. « Je veux que tu comprennes qu’il y a beaucoup de gens dont le travail consiste à nous protéger. »).
Reconnaissez les sentiments de l’enfant en le rassurant sur la normalité de ce qu’il ressent au sujet de l’événement traumatique, et que ressentent probablement les autres enfants.
Donnez-lui le temps de s’adapter à la situation, car il se peut qu’il s’agisse d’une période stressante et difficile à traverser pour lui.
Aidez-le à faire la distinction entre l’imaginaire et le réel.
Encouragez-le à exprimer ce qu’il ressent en reconnaissant, validant et normalisant ses réactions.
Soyez franc au sujet de vos propres réactions et sentiments, mais évitez de lui faire part de vos angoisses et de vos craintes.
Incitez-le à adopter des comportements sains (p. ex., activités récréatives, contacts avec des amis) afin d’améliorer sa capacité à faire face au stress.
Aidez-le à s’adonner à des activités créatives comme l’art ou la musique comme moyens d’exprimer ses émotions.
Si cela est possible, faites-le participer à des initiatives visant à aider les autres (p. ex. aider les victimes ou les secouristes, participer à l’organisation d’évènements communautaires liés à l’incident).
Évitez de trop l’exposer à la couverture médiatique de l’évènement, car cela risque d’exacerber son anxiété et sa peur.
Surveillez son utilisation des médias sociaux; les enfants et adolescents sont souvent facilement influencés par leurs pairs.
Dans la mesure du possible, rétablissez les habitudes familiales quotidiennes.
Essayez de ne pas réagir de façon excessive; trop d’attention accordée à l’incident risque de renforcer la réaction de l’enfant à des évènements
Rappelez à l’enfant ses difficultés passées et la façon dont il a réussi à les surmonter.

Soyez présent et faites preuve de compréhension

Il n’y a rien de plus stimulant et réconfortant pour un enfant que d’être entouré de parents ou d’autres adultes qui sont disponibles, attentifs, compréhensifs et capables de le serrer dans leurs bras, lorsque nécessaire.

Programme d’aide aux employés et à leur famille (PAEF)

Si votre enfant présente des symptômes de réaction traumatique, notamment de l’anxiété, des troubles du sommeil ou d’autres comportements inhabituels, vous pourriez avoir besoin de l’aide professionnelle d’un conseiller expérimenté. Cherchez à obtenir les conseils professionnels d’un conseiller du PAEF de Homewood Santé ou d’un professionnel de la santé mentale de votre localité.

Demander une aide professionnelle, comme celle d’un conseiller du PAEF, peut vous aider, vous et votre enfant, à renforcer votre résilience naturelle et à élaborer des stratégies d’adaptation efficaces pour vous rétablir d’évènements traumatisants.